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Série Sirens (Netflix) : Simone, trahison ou survie ? Type 3 Ennéagramme, le battant

  • Photo du rédacteur: Jordi Turc
    Jordi Turc
  • 31 mai
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 7 jours




Aujourd’hui, on plonge dans le parcours psychologique d’un personnage fascinant dans la série Netflix "Sirens" : Simone, la fausse assistante devenue sirène. Trauma, faux self, identification…Et si Sirens parlait moins de trahison… que de survie identitaire ?

Pour comprendre Simone, il faut revenir bien avant Kiki.Avant l’île. Avant les cocktails, les robes drapées et les jeux de pouvoir.Il faut revenir à l’enfance.Et ce qu’on découvre… c’est une zone d’ombre. Profonde. Silencieuse. Et terriblement fondatrice.


Simone a grandi dans une famille brisée.Une mère en dépression sévère, incapable de la protéger.Un jour, sa mère l’embarque dans une tentative de suicide au monoxyde de carbone, dans une voiture.Simone est à l’arrière.C’est sa sœur, Devon, qui la sauve — presque par accident.Et ensuite ? Devon part faire ses études.

Le père émotionnellement absent, puis négligent au point de ne même plus lui donner à manger.

Et Simone… disparaît du regard familial. Placée en foyer. Abusée. Oubliée.


C’est dans cet environnement que naît un mécanisme de survie fondamental :le faux self.Une façade. Un masque social.Pas pour briller — mais pour ne plus souffrir.


Simone apprend très jeune que pour être acceptée, il ne faut pas être soi.Il faut être ce que l’autre attend.Adaptée. Effacée. Présentable.

Elle devient caméléon.Et elle l’oublie.


Si l’on regarde Simone à travers la grille de l’ennéagramme, c’est le type 3 — Le Battant — qui s’impose naturellement.

Mais pour bien comprendre ce type, il faut oublier l’idée d’un arriviste froid ou d’un carriériste égoïste.Le 3, à l’origine, c’est un enfant qui a compris très tôt que pour être aimé, il fallait être remarquable.Pas pour ce qu’il est… mais pour ce qu’il accomplit. Alors il devient doué, adaptable, brillant… mais hors-sol.

Chez Simone, cela se traduit par trois grandes dynamiques typiques du 3 :



🌟 1. Les valeurs fondamentales : image, réussite, reconnaissance sociale


Simone ne cherche pas juste un métier : elle cherche un statut, une place visible, valorisée. Quand Kiki lui propose de devenir son assistante, c’est une validation sociale immense.Elle entre dans un monde codé, exigeant, prestigieux — et elle va s’y conformer parfaitement.

Elle adapte son langage, sa posture, sa tenue, son rôle.Elle devient “irréprochable”, du moins en apparence. Et tout cela est animé par une peur centrale :

la peur de l’échec. Mais pas l’échec d’un objectif — l’échec de ne pas être reconnue.Revivre le rejet de son père, le placement, la perte.



🧠 2. Fixation mentale du type 3 en Ennéagramme qu'on voit dans la série "Sirens" : la vanité


La vanité, dans l’ennéagramme, ce n’est pas l’arrogance.C’est le besoin de projeter une image valorisable — même si elle est fausse.C’est croire que sa valeur vient du regard de l’autre, et non de l’intérieur.

Simone ne se donne pas le droit d’être vulnérable. Elle cache son passé, cache ses liens familiaux, cache ses écarts.Parce qu’elle pense que la moindre fissure dans son image pourrait tout faire s’écrouler.

Elle veut qu’on la voie comme brillante, fiable, précieuse.Pas comme la fille placée en foyer, ou la sœur d’un père dément.



🕵️‍♀️ 3. Passion du 3 : le mensonge — protecteur et stratégique


Simone ment dès son entretien avec Kiki.


Quand Kiki lui demande ce qui est arrivé à sa mère, elle répond :

“Elle est morte dans un accident de voiture. ”Alors qu’elle s’est suicidée.

Elle cache aussi l’existence de sa sœur.Et plus tard dans la série, elle entretient une liaison avec un ami proche de Peter, qu’elle cache également à Kiki.


Mais ses mensonges ne sont pas manipulateurs au sens cynique du terme.Ils sont protecteurs. Elle ment pour s’intégrer, pour ne pas décevoir, pour éviter le rejet.Mentir devient un moyen de préserver le lien, de maintenir l’image qui la rend digne d’exister.


Et paradoxalement, cette capacité à ajuster la vérité…C’est aussi ce qui fait du type 3 un excellent diplomate, médiateur, communiquant.


Chez Simone, dans "Sirens", cette capacité devient son outil de survie.Mais c’est aussi ce qui la coupe de toute spontanéité, de toute authenticité.

Simone n’a jamais voulu nuire à Kiki. Lorsqu’un jour, Peter — le mari de Kiki — tente de l’embrasser, elle le repousse immédiatement.Mais fidèle à son schéma, Simone ne dit rien

.Elle choisit de protéger Kiki plutôt que de révéler un geste déplacé qui pourrait tout détruire.Parce que dans sa logique interne, l’image du couple Kell doit rester intacte.


Ce silence, elle le croit noble.Mais pour Kiki, ce sera le dernier mensonge de trop.

Un paparazzi capture la scène. La photo est montrée à Kiki. Et quand Simone tente de s’expliquer, Kiki refuse de l’écouter. Pas de discussion, pas de confrontation. Juste une sentence.

Et là, tout s’effondre.

Simone est renvoyée brutalement. Le regard de Kiki — son repère, son miroir, sa validation — se détourne d’elle.Et ce regard, pour une personnalité de type 3, c’est la fondation de l'identité.


Ce n’est pas seulement une rupture professionnelle.C’est une désintégration existentielle.


Simone entre alors dans un état de sidération.On la voit choquée, figée, incapable de parler.Elle ne sait plus qui elle est, ni où aller.Retourner vivre avec sa sœur Devon ? Avec ce père qu’elle a fui ?Impossible. Elle ne peut plus redevenir personne.


Et c’est ici qu’un mécanisme de défense majeur s’active :

👉 l’identification.

En l’absence d’identité stable, Simone absorbe celle de l’autre.Elle devient Kiki.Littéralement.


Elle adopte ses gestes, sa posture, sa manière de parler.Elle se maquille comme elle, s’habille comme elle.Elle séduit Peter, non pas par désir ou vengeance, mais parce qu’elle n’a plus d’autre refuge que le rôle qu’elle connaît.

Ce n’est pas une imitation.C’est une fusion défensive.Un faux self qui, pour ne pas mourir, prend la forme de ce qui fut admiré.


Pourquoi Sirens ? Le vrai pouvoir est ailleurs

Le titre Sirens pourrait faire croire qu’il s’agit d’une série sur la séduction, les manipulations féminines, voire un jeu de pouvoir entre femmes.Mais en réalité, ce mot renferme un double sens subtil — et essentiel.



🧜‍♀️ 1. Les femmes, figures de trouble – pas de contrôle


Kiki, Simone, Devon… ce sont des femmes influentes émotionnellement, mais jamais réellement au pouvoir. Elles fascinent, dérangent, attirent… mais elles ne contrôlent rien de fondamental.Le vrai pouvoir matériel — financier, juridique, structurel — reste entre les mains de Peter.Et pourtant… ce sont bien elles qui font tout basculer.

Elles sont des sirènes : non parce qu’elles dominent,mais parce qu’elles dérèglent. Elles créent des fissures dans le système.



🔄 2. Le mythe inversé dans la série "Sirens" : survivantes, pas prédatrices


Dans la mythologie, les sirènes attirent les marins pour les faire échouer.Elles sont souvent décrites comme dangereuses, manipulatrices, belles mais perfides.

Mais ici, la série renverse le mythe :Simone n’est pas une prédatrice, c’est une rescapée.Elle n’envoûte pas pour détruire. Elle séduit pour ne pas sombrer.Son pouvoir n’est pas malveillant : il est défensif, adaptatif, désespéré.

Et c’est ça, le cœur du titre :"Sirens", ce n’est pas une accusation.C’est un miroir tendu à notre société, qui continue de projeter la menace sur les femmes… dès qu’elles échappent au rôle qu’on attend d’elles.



📣 3. Le chant des sirènes : métaphore du regard social


Le chant des sirènes, dans la série, c’est :

  • l’image sociale que chaque femme se construit

  • le masque qu’elle porte pour être aimée, désirée, tolérée

  • le bruit qui cache la douleur

Quand Simone devient Kiki, elle chante pour survivre.Mais ce chant, c’est celui du faux self. Et c’est ce chant qui fait s’échouer tout ce qui l’entoure :les illusions, les couples, les sœurs, l’ancienne elle-même.

maintenant, j’aimerais vraiment vous lire.


🌀 Est-ce que vous avez vu la série Sirens ?

Qu’est-ce que vous en avez pensé ?

🧜‍♀️ Est-ce que vous y avez vu d’autres symboles, d’autres lectures que celles que je propose ?

💬 Et surtout : est-ce que vous vous êtes reconnus, même un peu, dans les mécanismes du type 3 ?

Cette tension entre performance et peur du rejet ?

Ce besoin d’image ?


Ou peut-être connaissez-vous quelqu’un de très “type 3” dans votre entourage…

Dites-moi en commentaire.

J’ai hâte de découvrir vos regards sur cette série et sur ce personnage aussi troublant que touchant.





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